Premier Pas

( L’Eau)

“ ...Quelqu'un vient d’entrer, on dirait... je sens un regard glisser sur les voiles épais de la ténébreuse ignorance qui l’enveloppe.”

( Grincement de porte, bruissement de pas incertains, présence interrogative. )

« Où est-il tombé? il l’ignore encore, il s’efforce de saisir quelques signes qui pourraient l’éclairer... Regarde, quelle impatience, quel trouble l’agitent... Attends, ne remue pas, ne l’effarouche point. Laisse-lui la possibilité de se détacher de la poignée de la porte, qu’il fasse vers l’intérieur le premier pas - celui qui signera pour toujours l’absence de chemin de retour...»

(Le Vent)

              « Encore une petite bête qui se cache dans une coquille de noix... les intempéries s’abattent, les rafales de vent se déchaînent, les eaux déversent leurs torrents destructeurs, et elle... elle espère s’abriter là! »...

(L’Eau)

« Il est entré, il est donc en quête de quelque chose... il espère le trouver, mais il ignore sûrement ce qu’il lui faut découvrir. Peut-être aspire-t-il à éprouver de l’apaisement, de la tranquillité... ou du moins, à reprendre haleine avant l’épreuve suivante qui se présentera à lui.

Il est là, le premier pas est accompli, à présent son attention nous est acquise. Le passé est désormais derrière une porte qu’il a perdue à tout jamais, et d’avenir - point encore en vue... »

(Le Vent)

“Et comment parler d’avenir, pour qui s’est caché dans une toute petite bicoque, et s’est recroquevillé là, sous une table, yeux clos et oreilles bouchées? Il pense pouvoir se retrancher tout au fond de son petit corps de rien du tout, dans l’attente d’y trouver quelque apaisement... ou peut-être espère-t-il trouver refuge dans quelque coin reculé, au creux du train-train routinier.

Comme toujours, tu te montres trop indulgente envers les nouveaux venus et tu refuses de l’admettre.”

(L’Eau)

“... Mais c’est qu’ils se retrouvent dans un monde inhabituel à l’extrême.

Pour commencer - le temps pourpre file, sans contrôle, à la surface de leur vie, tandis que le temps brun ruisselle sous leurs pieds, tissant la toile d’araignée de leurs destins, afin d’emmêler, froisser et anéantir ensuite dans les remous des évènements toute illusion de

tranquillité. Ils ne savent porter le regard ni vers le haut ni vers le bas.»

(Le Vent)

« ... Ils ne sont pas capables de voir !»

(L’Eau)

« ... Ils n’entendent rien, que les raisonnements de leur propre raison imbue d’elle -même. »

(Le Vent)

« ... Ils ne sont pas capables d’écouter! »


 

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