Quatrième Pas


La nature, le cosmos, l’univers suivent tous des cycles de développement. Les manifestations de chacune des composantes exercent leur influence sur toutes les autres. Cet immense tourbillon matériel et énergétique se modifie constamment, interagit, file à une vitesse colossale dans une direction et vers un but inconnus.

Néanmoins, dans cette course vertigineuse où la croissance du chaos et des antagonismes paraît inévitable, prime l’ordre, prime une majestueuse tranquillité et prime enfin une attention réciproque aux relations qui s’établissent. Parmi les premiers sages dont le nom est parvenu jusqu’à nous, Fu Xi a explicité la loi cosmique suprême de l’évolution, comme fondement 

évolutif déterminé. Ils ont exprimé cela dans un schéma de huit états de mutation des trigrammes nommé « succession des ciels postérieurs ». Les actes de l’Homme, son état et tout ce qui a été créé, traversent les stades d’évolution exprimés dans ce schéma concis créé par le sage Yui et connu depuis 1400 avant J-C.

La corrélation entre les actions humaines et les influences favorables ou néfastes de l’Univers a été établie et argumentée par Wen Wan qui a passé neuf ans dans une grotte en tentant de comprendre les lois internes de la nature humaine. Aujourd’hui ces principes constituent le fondement de l’art contemporain du Feng Shui.

 

Прежденебесные Багуа

BaGua du ciel postérieur

BaGua - c’est l’ordre caché dans le chaos illusoire

BaGua du ciel antérieur

 

Le trigramme Terre (kun) occupe la partie nord du diagramme avec ses trois traits Yin .Cette incarnation du commencement féminin, dans sa forme intégrale et monolithique, se met à muter au fil de son déplacement dans le sens de la rotation terrestre, vers l’Ouest. Les premières transformations touchent les attributs de surface et s’expriment par la mutation du trait supérieur en trait Yang. Ce qui donne naissance au trigramme Montagne (gen). Ensuite les mutations extérieures se cachent à l’intérieur du corps de l’objet et cèdent la place, en surface, à l’état initial de l’énergie et de la matière. Cela est illustré par le trigramme Eau (kan) dans lequel la dureté Yang est recouverte par la douceur de deux couches Yin. Finalement, les manifestations Yang envahissent toute la structure de l’objet à l’exception de son noyau, ce qu’exprime le trigramme Vent (xun) avec deux traits Yang en haut et un trait yin à la base. Au terme de la transformation des qualités des trigrammes, nous avons atteint la direction sud de l’évolution des derniers attributs internes, vers la qualité Yang. Ce qui donne le trigramme Ciel (quian), dans la plénitude de la réalisation de l’activité Yang, de sa dureté et de sa force. Mais le processus d’évolution est cyclique et infini, c’est pourquoi la mutation suivante des qualités du trigramme arrive à son tour, comme incarnation d’un processus matériel et énergétique, quel qu’il soit. Encore une fois, c’est la paroi externe qui ne résiste pas au choc avec le milieu environnant- le trait supérieur devient Yin. Ce qui suscite la formation du trigramme Lac (dui), forme parfaite donnant à voir une pièce d’eau qui reflète le bleu du ciel et qui a l’air de faire elle-même partie du ciel - matérialisé de manière légèrement modifiée. Ensuite la douceur et la plasticité Yin se cachent à l’intérieur, ce qui s’exprime par le trigramme Feu (li) orienté vers l’Est.

Puis le dernier stade des mutations adoucit les couches superficielles et internes, en conservant l’activation du seul noyau, avec le trigramme Tonnerre (zhen).

Des processus de mutation implacables ramènent l’objet une fois encore dans l’état de plénitude Yin, afin de reprendre aussitôt leur cycle.

La combinaison de la succession de BaGua du ciel postérieur et du ciel antérieur

 

 


Le forgeron martèle le métal incandescent,

Et chacun de ses coups

Fait puiser à l’unisson la vie de toute une communauté.

Un cœur inquiet agite la poitrine de l’Homme,

Et chacun de ses coups

Fait puiser à l’infini les tentations que lui tisse le destin.

L’univers orchestre Tout en Un,

Et l’être humain déploie tant d’efforts pour s’en arracher !

Chaque lever du Soleil purifie tout ce qui vit Et le remplit d’espoir.

Chaque souffle du Vent pousse à la quête Et ouvre les possibles.

Chaque geste est un axe de la Roue des Transformations.

Chaque pas est un clou qui rive à la cage de l'ordinaire.

Chaque regard - une aspiration à sa transformation,

Chaque soupir - une entreprise abandonnée, et la dissimulation d’un échec. Combien légère serait la vie Sans raisonnements, ni calculs !

Tout ce qui nous entoure vit

Dans le flux général des transformations,

Et se sent participer d’un seul Et unique fleuve de vie.

Même si tu sais bien nager,

Est-il vraiment nécessaire de nager à contre-courant?

 

 

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