En parlant du temps et des rythmes des manifestations informationnelles, nous nous sommes déjà penchés sur le phénomène de l’état méditatif, comme étant une interaction entre le rythme intérieur de l’homme et un rythme extérieur.

Maintenant, après avoir décrit un peu la nature de la structure de l’homme, cette réunion conflicto - coopérante de la personnalité et de la protonature, nous allons examiner plus attentivement le processus méditatif comme un moyen puissant pour harmoniser les niveaux de conscience des deux structures.

Entrer dans un état de méditation, cela signifie affaiblir et atténuer l’activité, la dureté de l’activité du grand cerveau et enlever ainsi les barrières, les écluses qui empêchent la pénétration de l’information dans la conscience de la protonature.

De cette façon, la censure de la conscience de la protonature s’adoucit, elle qui d’ordinaire n’accepte pas l’information exprimée par des symboles détournés, des images non concrètes ou surtout par des allusions fantasques.

Dans un état placide de détente, les censeurs ferment les yeux sur le réveil du processus en cours de saturation informationnelle de tous les centres énergétiques intérieurs, des plus grands jusqu’à ceux des cellules. Ils ferment les yeux sur l’entrée de l’information qui va contourner le grand cerveau, et passer directement du système cervelet - glande pinéale à travers le mésencéphale et le Pont de Varole (illustration 13-6) vers tout le système énergétique et nerveux de l’organisme.

Dans l’état de méditation, le corps se décontracte réellement, et absorbe le flux informationnel comme la terre desséchée absorbe avidement l’humidité d’une averse tropicale.

Lorsque l’organisme est dans son état ordinaire, lorsque l’activité vitale fonctionne avec son régime habituel, la conscience de la protonature par nature est énergétique et ne permet pas, ni n’est capable de laisser les tissus de l’organisme se décontracter ne serait-ce qu’une seconde. Elle peut seulement changer le niveau d’intensité de la tension - du stress à une tension faible. Mais, par essence, même changés, ce sont toujours des blocages ou des spasmes qui se manifestent à des degrés différents.

Et voilà enfin l’alternative désirée !

Mais ce n’est pas si simple.

La conscience de la protonature met en marche des mécanismes de scepticisme, de non-acceptation du nouveau, de non-indulgence, et une multitude encore de mécanismes semblables qui fonctionnent efficacement; des mécanismes qui maintiennent et protègent l’instrument habituel du traitement de l’information.

Avec tout le développement des systèmes de communication de la société humaine, avec les possibilités de la publicité, avec le niveau d’instruction de la société, la méditation, comme moyen d’harmonisation de l’essence intérieure, est utilisée seulement par 5 % (cinq pour cent !) de la population adulte de cette planète. De plus, parmi ces cinq pour cent, il y en a plus de la moitié qui n’élargit pas, lors du processus de la méditation, les possibilités de corrélation des niveaux de conscience, mais au contraire, concentre l’activité spontanée de l’énergie sur le niveau de conscience le plus développé chez eux.

En outre, les gens ordinairement ne se posent pas la question de savoir quel est le niveau de leur conscience, de l’essence ou de la personnalité, qui utilise la capacité de diffuser son influence sur les collègues qui l’entourent, pour les transformer en alliées, puis en subordonnées, et, enfin en esclaves.

Il existe des techniques répandues de méditation comme “faire pousser un lotus à partir de son nombril avec des Bouddhas d’or assis à l’intérieur” ou “ouvrir le chakkra sahasrara, en diffusant à tout l’Univers les pétales de ce lotus aux deux mille pétales”, ou celle “du sourire intérieur des organes” qui s’est mise à ressembler petit à petit à un rictus général des systèmes intérieurs ou celle de “la fusion avec le Commencement Divin”...Toutes ces techniques de méditation et une multitude d’autres encore ne sont pas précises quant à la distribution de l’activité de l’attention entre les systèmes de conscience de l’homme.
 

Les niveaux les plus forts de la conscience sont les niveaux de la conscience de la protonature réprimés (soi-disant !) par le travail infatigable de l’homme pour se perfectionner, pour se créer des interdictions, pour s’auto-flageller.

Ces niveaux maîtrisent la tactique de l’attente, l’accumulation patiente des forces, pour qu’au moment nécessaire, au moment de la tentative de décontraction, quand tous les liens coercitifs ont été libérés dans une attention involontairement freinée, ils se réveillent dans toute leur puissance et la profondeur de leur essence, comme un Génie, libéré de sa bouteille après une réclusion de trois milles ans.

C’est seulement dans les contes que l’on peut réussir par une tromperie à attirer de nouveau le Génie, qui a goûté au charme de la liberté, dans un lieu de supplice et de tourments sans fin.

Mais dans la réalité, l’allusion même à une telle moquerie de soi-même, peu importe la manière avec laquelle elle est faite, conduira le génie dans une rage indescriptible et dans une fureur dont la manifestation sera démontrée immédiatement par la jouissance dans sa forme la plus brillante.

L’arrêt du flot des idées, la libération progressive de la tête de leur présence importune, la désertification, le vide même, permettent seulement d’établir une limite, une ligne de partage des eaux entre la personnalité et la protonature.

Et immédiatement après, si on réussit à ne penser à rien en général, la plus grande partie des hommes (justement parce qu’ils sont des hommes), sera entraînée dans l’essence des processus de la pensée des niveaux inférieurs, subconscients de la conscience de la protonature. Et avec l’arrêt de l’appareil de réflexion du grand cerveau, puisqu’aucune impression de cette “chute” n’est enregistrée, il ne reste donc plus qu’à dire que “le nirvana est inexprimable avec des mots, inconnaissable” ou bien plonger généralement dans un silence profond et pensif.

Il ne nous reste uniquement qu’à nous réjouir du fait que grâce à cet arrêt du contrôle personnel, le corps physique au moins se remplira d’information.

Mais, même si une personne est très développée du côté de la personnalité, et qu’après avoir libéré sa tête des pensées, elle réussit à franchir la barrière divisant l’essence de la personnalité, et que la concentration de ses processus énergo-informationnels a commencé à pénétrer les niveaux de la conscience de la personnalité, à quel point cela l’enrichira t-elle, alors qu’à la base des méthodes traditionnelles de méditation se trouve le principe de l’arrêt de l’appareil de traduction de l’information en système visuel ou verbal des impulsions ?

Bien sûr il est facile de critiquer, il est même très simple de “jeter le bébé avec l’eau du bain” et vous êtes à même d’attendre des recommandations sur la tenue du processus méditatif permettant de réaliser au mieux les possibilités de votre intégralité.

Mais je m’empresse de vous décevoir, il n’y aura pas de recommandations.

Il n’y aura pas de canons rigides, d’exhortations à faire quelque chose, comme celle de loucher à force de concentrer votre attention sur ceci ou cela, etc.

Chacun de nous est unique ! Et tout ce livre proclame simplement cela !

Tout ce qui est analysé plus haut est le fruit d’une expérience abstraite de diverses manifestations concrètes.

S’il vous plaît n’essayez pas sur vous-même cette carcasse dure et inconfortable de dogmes !

Elle est nécessaire dans une utilisation constante comme outil de recherche, de connaissance de votre essence, de votre propre matrice énergo- informationnelle !

Il en va de même avec les méditations.

Vous devez trouver votre variante et seulement la vôtre pour entrer dans cet état, en prenant en considération la spécificité et l’unicité de votre nature énergétique.

Nous voulons croire que des savoirs, des recommandations pratiques pour connaître vos possibilités, vous en trouverez plus qu’assez.

Pour nous, l’état de méditation consiste en :

1)     Une compréhension complète de tous les niveaux de conscience de la personnalité et de la protonature ;

2)     Un savoir-faire pour équilibrer l’activité des différents secteurs, en mesurant celle-ci aux exigences qui vont de pair avec le but de la méditation donnée;

3)     Un maintien de cet équilibre, non comme une acquisition vacillante, momentanée, mais comme un processus constant et stable de l’existence de deux commencements grandioses.