Qu’est ce que la bioénergétique ? D’où vient-elle ? Pourquoi en parle-t-on autant aujourd’hui? Voici quelques questions qui émergent constamment dans la plupart des conversations. Et à mesure que l’objet de la conversation se précise, une multitude de questions annexes apparaissent. Nous tenterons d’éclaircir la masse d’informations fragmentaires qui existent sur ce phénomène.

Les différents peuples, tout au long de l’histoire de l’humanité, connaissaient déjà l’existence de la bioénergie mais ils la désignaient différemment. Sur les anciens monuments indiens, on peut voir des représentations du dieu Vishnu avec de petites flammes sortant du bout de ses doigts, et dans le Yoga une des notions principales est le “ Prana”, l’énergie. Le “ Pranayama” - le travail énergétique - est la base de n’importe quel type de Yoga. L’idée de force curative transmise par les mains était également répandue en Égypte. Comme on peut le voir sur les fresques du temple de Karnak à Thèbes ou encore dans la nécropole où repose Seth à Memphis, ainsi que sur des papyrus, nous savons que les prêtres égyptiens guérissaient les malades par des passes des mains et par le sommeil. Puis cette méthode fut ensuite adoptée par les Grecs ; en effet tout homme tombé sérieusement malade se rendait au temple d’Asclépios (Esculape), “pour le sommeil” comme on disait alors ‘. Depuis, pour désigner la période initiale de n’importe quelle maladie on parle d’incubation.

En Chine, les arts martiaux et plusieurs formes d’activité créatrice, comme la peinture, la calligraphie, sont pénétrés par le Qi gong - travail énergétique, le “Qi” - l’énergie - gouvernant les processus de ces activités (ill. 2.1).

Mais en Chine, le Qi gong ne se limitait pas à ces seuls domaines, et touchait tous les niveaux de la vie sociale. Par exemple, dans les provinces Guangxi et Guangdong, il existait une coutume: si un voleur laissait une empreinte de pas en s’enfuyant de la maison où il avait commis son délit,

 

 

les victimes appelaient un bonze expérimenté. Celui-ci enfonçait un pieu en bambou dans l’empreinte du pas et, s’étant concentré, inspirait au fugitif l’insurmontable désir de revenir sur le lieu de son délit.

On trouve également des références à la bioénergie chez les auteurs anciens: chez Homère (dans l’Iliade), Pline le Jeune, Celse, Tacite. Puis avec Paracelse et van Helmont, la renaissance de cette branche de la médecine commence à se faire sur une base plus scientifique. Pour désigner la bioénergie, les savants utilisent différents termes, les disciples de Franz Anton Mesmer parlent de “fluide magnétique”, Laurent de Jussieu l’appelle “ chaleur animale”, Patteten : “ l’électricité de vie”, Baretti : “ la force nerveuse”, Croux: “ la force psychique”, Karl von Reichenbach: “ od” ou “ bio-dom” du sanscrit “ V” qui veut dire “ souffler”, “ Vado” en latin, et “ Vodan” en ancien germanique et qui exprime l’idée d’une substance omni-pénétrante. Selon Karl von Reichenbach, “ od” représente le juste milieu entre le magnétisme, l’électricité et la chaleur.

Les scientifiques russes du XIXème siècle portaient également un grand intérêt à ce phénomène énigmatique. Ainsi, Pogorelskii a consacré plus de vingt années à l’étude du phénomène appelé à l’époque “ magnétisme animal”. Il précisa qu’aucune des forces connues de la nature, qu’elle soit considérée isolément ou globalement, n’est autosuffisante et que la participation de l’esprit humain est nécessaire pour donner une explication valable aux phénomènes de magnétisme animal.

Les savants modernes du monde entier feront des recherches sur de nouveaux aspects de l’énergie. Tsiolkovski, puis Einstein et Vernadsky ont élargi la traditionnelle compréhension occidentale de la structure du monde, de l’Univers prenant en compte la complexité des exigences d’une science qui s’est libérée des dogmes.

Dans l’atmosphère, il y a deux sortes d’ions, les lourds et les légers, un équilibre relatif s’établissant entre eux, comme le Yin et le Yang. L’augmentation de la quantité d’ions négatifs dans l’air provoque chez l’homme un regain de vigueur, de légèreté; en revanche, l’augmentation des ions positifs entraîne un état lourd, oppressant. Le champ électrique entoure et pénètre le corps de l’homme. Les ions positifs de l’atmosphère descendent sur lui, et les ions négatifs de la Terre, en montant, entrent dans le corps de l’homme par le bas. En aspirant, l’homme intègre les ions de la Terre, en expirant, il intègre ceux de l’atmosphère.

Chacun des objets ou des êtres autour de l’homme, possède un cocon énergétique dont la structure augmente en complexité en fonction du degré de complexité de la structure interne de l’objet. L’entrée de l’homme dans la zone d’influence du nuage d’énergie de l’objet ou de l’être provoque une tension sur les deux enveloppes et, selon la stabilité des rapports énergétiques internes de chacune d’elles, l’enveloppe la plus intègre va influencer plus fortement la moins stable.

C’est pourquoi, il n’est pas recommandé de vivre dans des maisons en béton qui ont une structure yin, visqueuse et lourde, mais dans des maisons en bois favorables à l’assèchement et à l’allégement du cocon humain. Bien sûr, il est nécessaire de prendre en compte les propriétés de chaque type d’arbre, puisque chacun interagit différemment sur la bioénergétique de l’homme. Le tremble, par exemple, absorbe l’énergie, et en priorité la partie lourde, pathogène et excédentaire de celle-ci. Le cyprès et le peuplier peuvent absorber d’autres parties de l’énergie, le superflu, la couche la plus basse de la bioénergétique, mais leur principale fonction demeure la reconstruction de la structure énergétique de l’homme, son allégement; ils sont semblables en cela au catalyseur des manipulations chimiques. Le chêne, le pin, le charme donnent de l’énergie aux enveloppes de l’homme, les enrichissent et les intensifient. C’est la raison pour laquelle les chinois préfèrent traditionnellement dormir la tête sur un petit rouleau de bois et non sur un coussin. L’influence médicinale de divers minéraux (l’ambre, la néphrite, le jaspe, la cornaline), des plantes, de l’eau des rivières et de la mer, des métaux est fondée sur le même principe.

 

Le corps de l’homme possède plusieurs couches, il est inconstant, lié et interdépendant avec ses enveloppes et les centres de communication situés entre elles.

Les yogis distinguent sept enveloppes corporelles :

a)  Physique;

b)  Éthérique;

c)  Astrale;

d)  Mentale;

e)  Cosmique;

f)   Spirituelle;

g) Nirvanique

Nous n’examinerons que quelques-unes d’entre elles, les plus denses, les plus nécessaires au domaine que nous traitons, et qui avant tout interagissent avec le monde environnant, c’est-à-dire les enveloppes physique, éthérique et astrale.

La couche la plus évidente, la plus matérielle, la plus dense est celle du corps physique. L’énergie de ce corps est le sang qui circule dans les vaisseaux, la lymphe concentrée dans les ganglions, les ferments sécrétés par les glandes. Le corps physique se nourrit et s’enrichit grâce à l’air aspiré par les poumons, à la nourriture qui entre dans le système digestif, et grâce aux réactions chimiques s’effectuant dans les cellules de l’ensemble du corps. Les chinois appellent l’énergie du corps physique : Li. 

Le surplus de l’énergie générée pendant ces processus, passe à travers les canaux énergétiques dans le corps éthérique. On peut dire que le corps physique sert de lien entre les structures énergétiques du monde environnant et les couches plus subtiles du corps humain. Grâce à sa rigidité, il est capable de garder une forme constante et sert de cuirasse protectrice pour les corps subtils en particulier le corps éthérique. Le corps éthérique reproduit la forme du corps physique à la façon d’une fumée condensée, et ses centres énergé­tiques les plus importants correspondent à la topogra­phie des organes du corps physique (ill. 2.2).

Nous allons maintenant examiner les principaux centres qui accumulent et retiennent l’énergie sur de longues durées. Les Chinois appellent les plus puissants d’entre eux dan tian, et les Hindous chakras (ill. 2.3-4). Dans le corps, il existe trois dan tian: le dan tian du haut (shang dan tian), le dan tian du milieu (zhong dan tian) et le dan tian du bas (xia dan tian). Ils correspondent à trois chakras du Yoga : le Âjnâ-chakra, le Anâhata-chakra et le Svâdhishthâna-chakra.

 

Le dan tian du haut, shang dan tian, se situe dans la zone de l’encéphale, et est lié avec le point énergétique situé sur le front, appelé “ troisième œil”. Le dan tian du milieu, zhong dan tian, se trouve au centre du thorax, et est lié, à l’avant, avec les zones situées autour du point énergétique dan zhong, et, à l’arrière, avec la zone appelée “ centre respiratoire”située autour du point shen dao. Le dan tian du bas, xia dan tian, se situe dans la cavité abdominale sous le nombril, et est lié avec la zone autour du point qi hai située sur le ventre, et appelée “ mer de l’énergie” (ill. 2.2).

 

 

Dans le Yoga, on parle encore de quatre autres chakras, dont deux ont une fonction distributive: Vishuddha, qui se trouve au niveau du larynx, c’est-à- dire entre le dan tian du haut et le dan tian du milieu, et qui équilibre leur interaction, et Manipûra, situé au-dessus du nombril dans la zone du plexus solaire, qui équilibre l’interaction entre le dan tian du milieu et le dan tian du bas.

Deux autres chakras relient l’ensemble du travail des centres s’ils se trouvent à l’état éveillé, ou, s’ils sont encore passifs, constituent une puissante réserve du potentiel de l’homme. L’une de ces réserves s’appelle Kundalini, elle est représentée par un serpent endormi enroulé en spirale, et se trouve dans la zone de la glande du coccyx. L’autre chakra, Sahasrâra, le lotus aux mille pétales, se situe sur le sommet de la tête. Dans le travail énergétique
des taoïstes, ces deux chakras correspondent d’un côté, à la zone située autour du point huiyin sur la membrane périnéale, et de l’autre, sur le som­met de la tête, à la zone si shen cong, qui comprend le point bai hui. Ces zones, très importantes, sont reliées par le canal rapide qui passe au milieu du corps et unit tous les dan tian (ill. 2.5).

Dans certaines sources chinoises de Qi gong, il est fait mention d’une division supplémentaire du dan tian du bas en trois centres énergétiques indépendants : un situé à l’arrière (autour de la zone du point min men), un au centre (sur l’axe du point qi bai situé à l’intérieur de la cavité abdominale) et un plus bas (situé dans la zone embrassant le point hui yin). Cela rapproche encore plus les traditions chinoises et indiennes pour ce qui est de la différenciation des centres énergétiques.

 

À côté de ces centres puissants, se trouvent des centres énergétiques spécifiques qui ont pour base les organes internes. Ils sont divisés en deux groupes égaux, dont l’un possède la capacité à absorber l’énergie de l’extérieur; il réunit les organes “ vides” (liufu): le gros intestin, l’estomac, l’intestin grêle, la vessie et la vésicule biliaire. Le deuxième groupe regroupe les organes possédant la capacité d’assimiler, de distribuer et de dépenser l’énergie qui leur est apportée par les centres correspondant aux organes vides. Il s’agit des organes “ pleins” (wu zang) : les poumons, la rate et le pancréas, le cœur, les reins, le foie et le péricarde.

Se trouvant sur la projection des organes internes, ces zones énergétiques internes sont reliées par le système uni des méridiens énergétiques. Les plus importants et puissants se divisent en deux groupes, il s’agit des méridiens principaux et des méridiens merveilleux.

Par analogie avec l’eau, les chinois appellent les méridiens merveilleux des “ lacs” et les méridiens principaux des “ rivières”. Selon eux, la fonction des méridiens merveilleux est de “saturer, faire regorger les rivières”, et celle des méridiens principaux de “ porter l’énergie dans tout le corps, en remplissant toute
l’enveloppe énergétique du corps éthérique”. Il y a huit méridiens merveilleux (qi jing ba mai), ils se divisent en méridiens yang et méridiens yin dont voici les principales fonctions : le Vaisseau Gouverneur (du mai) est le gouverneur de tous les méridiens yang, “ la mer” de tous les yang ; le Vaisseau Conception (ren mai) est le gouverneur de tous les méridiens yin, “ la mer” de tous les yin. Le Vaisseau Yang du Talon (yang qiao mai) - le Vaisseau de la Mobilité Yang - est la fierté et l’accélérateur de l’énergie yang, le Vaisseau Yin du Talon (yin qiao mai) - le Vaisseau de la Mobilité Yin - est la fierté et l’accélérateur de l’énergie yin. Le Vaisseau Ceinture (dai mai) - entourant - est le dépositaire de l’énergie yang. Le Vaisseau de Liaison du Yang (yang wei mai) est le dépositaire de l’énergie yang, le Vaisseau de Liaison du Yin (yin wei mai) est le dépositaire de l’énergie yin. Le Vaisseau Pénétrant (chong mai) est le régulateur de l’énergie, “ la mef’ des méridiens principaux.

Il  y a douze méridiens principaux dans la moitié gauche du corps et douze dans la moitié droite. Comme cela a été évoqué plus haut, ils relient l’énergie des organes internes au système uni de circulation. Ils se divisent également en méridiens yang et méridiens yin. Si on lève les mains vers le haut, les méridiens montant de bas en haut, des pieds vers le tronc ou du tronc vers l’extrémité des doigts sont yin (yin jing). Et par conséquent, les méridiens descendant de l’extrémité des doigts vers le tronc et de celui-ci vers le bout des orteils sont yang (yang jing). Pour plus de détails sur la question, on peut consulter n’importe quel livre d’acupuncture.

On trouve sur la trajectoire des méridiens du corps éthérique, au niveau de l’épiderme du corps physique, une multitude de minuscules zones dont la conductibilité énergétique est élevée. En acupuncture, ils sont appelés PBA (points biologiquement actifs). Leur fonction principale est de détecter les changements énergétiques du milieu ambiant et d’aider à la régulation de l’énergie interne.

On peut dire que ces points sont des membranes de liaison et d’interaction entre les mondes extérieur et intérieur. Ils sont également des points de connexion entre les corps physique et éthérique et par conséquent des points d’approvisionnement mutuel en énergie. On différencie ces points en fonction de leur rôle:

a)    ceux capables de rendre et d’absorber activement l’énergie (lao gong, bai hui, hui yin, yong quan, le bout des doigts et des orteils),

b)    ceux qui régulent le travail du méridien (points de tonification, points “ aide”, points de sédation, points “ messager”, et points Luo)

c)   ceux qui servent à l’échange énergétique entre le corps physique et le corps éthérique (la grande partie des autres points).

 

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Les points appartenant à la première et deuxième catégories sont dispo­sés sur la périphérie du corps, notamment sur les mains et les pieds, comme s’ils étaient éloignés de l’influence directe et irritante des centres énergé­tiques et des processus internes actifs d’interaction complexe des organes. Ceux appartenant au troisième groupe se trouvent avant tout sur la surface de la tête et du tronc.

Plus de 1000 points ont déjà été découverts sur toute la surface du corps, celle-ci ressemble à une enveloppe percée de trous, de laquelle constamment s’échappe en tourbillonnant une substance gazeuse. La nature a pris soin de mettre en place des soupapes supplémentaires assurant l’échange ininterrompu de l’énergie entre milieu intérieur et enveloppes extérieures. En se pliant, toutes les articulations des bras et des jambes bloquent le courant naturel de l’énergie éthérée dans le membre, mais à l’endroit du pli d’autres soupapes yang et yin apparaissent et commencent à travailler, se retrouvant de fait situées à la fin du courant de l’énergie.

La zone la plus puissante au niveau de la relation entre les corps physique et éthérique est le centre énergétique du bas (xia dan tian). D’après les canons chinois, il influence la physiologie et active le système immunitaire. Il est le principal centre d’intérêt des pratiquants d’arts martiaux, de Qi gong et des systèmes d’autorégulation.

Les chinois appellent l’énergie du corps éthérique: Qi.

Le corps astral est également lié aux corps physique et éthérique, mais à travers la zone du dan tian du milieu. L’énergie de ce corps est sentimentalo- émotionnelle, et constitue la sphère des relations de la personnalité avec le monde environnant. Pour le corps astral, n’importe quel sentiment représente de l’énergie nutritive, mais selon leur qualité, “ poids spécifique” et valeur, les émotions et sentiments se répartissent en deux groupes : l’un regroupe les sentiments lourds, sombres, sales, négatifs, de colère; l’autre rassemble les sentiments légers, positifs, bons. Bien évidemment, le degré de profondeur de n’importe quel sentiment varie, tout comme la gamme colorée du potentiel énergétique de chacun d’eux.

La partie positive du spectre sentimentalo-émotionnel est plus parfaite dans sa nature que la partie négative et représente la substance qui alimente le corps spirituel qui a une structure encore plus fine et subtile. En outre cette partie allège, rend “ aérien”, donne des ailes au corps astral et lui permet d’interagir facilement avec la sphère sentimentalo-émotionnelle du champ informationnel qui l’entoure.

La partie négative de ce spectre sentimentalo-émotionnel est grossière et imparfaite dans son essence et représente une masse énergétique lourde, collante, capable de nourrir le corps éthérique, mais introduite dans celui-ci, elle déséquilibrera les proportions naturelles de la distribution de l’énergie éthérée.

Les Chinois appellent l’énergie du corps astral : Shen.