Chapitre 12. Processus et but

Très ou trop souvent nous jalonnons notre vie en nous hâtant, en essayant d’en accélérer le cours. « Pourvu que ce soit bientôt Noël ! », « Pourvu que mes ennuis passent vite », « Vivement ce soir ! », « j’ai hâte d’être en vacances ». Et encore plus vite. encore plus vite. « Quand j’aurai terminé l’école, je. », « Lundi prochain. » Nos pensées sont souvent occupées soit par des situations imaginaires qui appartiennent au futur, soit par la révision et la correction d’événements passés. Le moment présent passe souvent inaperçu.

Essayons d’observer nos pensées. Comme des nœuds, malicieuses, elles entortillent notre cerveau et voilà que nous argumentons avec quelqu’un, en essayant de corriger ce qui appartient déjà au passé, trouvons enfin des arguments irréfutables, construisons une chaîne logique que personne n’entendra. Ou nous voilà en train de projeter de futures conversations et actions à venir avec leurs différentes variantes. Après avoir trouvé « la » solution, nous la tournons dans notre tête des milliers de fois, et au moment de sa réalisation tout se passe autrement.

L’océan énergétique autour de nous change constamment. Au moment où vous faites des prévisions, vous êtes entourés par des liens, des flux, des interactions particuliers et tout ce qui naît dans cet environnement va perdre son actualité et sa raison d’être la seconde suivante. De même qu’« il est impossible d’entrer deux fois dans le même fleuve », il est impossible de restituer l’état général de l’énergie à un moment donné.

Chaque grain de sable au fond de l’océan détient l’information de tout ce qui s’y passe. La moindre vibration de sa masse globale se répercute sur toutes les structures jusqu’aux molécules et parties élémentaires (illustration 12-1).

 

Les gens qui pratiquent la méditation découvrent que chaque objet quelle que soit sa taille, contient l’information de tout l’Univers. Il faut seulement attirer notre conscience ou attention afin de capter et décoder cette information. Notre subconscient (intuition) et notre super personnalité reçoivent toutes les vibrations de l’océan énergétique de l’Univers, notre corps enregistre ces vibrations. Nous sommes soumis à des ondes, à des coups, à des « flashs » qui contiennent l’information des événements, mais bien souvent nous ne savons pas nous écouter. Mais essayez par exemple d’analyser votre état physique et psychologique au moment où règne une grande tension extérieure (une tempête énergétique, une éclipse, une grande fête internationale par exemple). Pour rendre votre expérience plus claire, vous pourrez artificiellement vous isoler, éviter les rencontres et les contacts sociaux. Avant le jour de l’an, lors du 14 juillet., quand le champ énergétique et psychologique commun subit une forte activation, analysez votre état et comparez-le avec celui des jours ordinaires. Ensuite, passez à des « secousses » qui concernent une quantité moins importante de personnes : des fêtes religieuses, des événements particuliers de certaines régions du globe. Peu à peu vos systèmes de perception arriveront à décoder l’énergie environnante, et vous arriverez à élaborer un langage, votre logique sera capable de restituer des liens de cause à effet et vous obtiendrez votre propre alphabet/références.

Nos aspirations, nos buts, sont un parcours vers une ligne d’horizon, qui s’éloigne dès qu’on s’en approche. Le chemin de notre vie se dresse devant nous et nous sommes comme des coureurs qui ne voient que le poteau de l’arrivée, qu’un but, but qui n’est en fait qu’une borne avant la course suivante. Et de ce fait nous ne voyons pas le monde qui nous entoure, sa beauté ni sa richesse. Mais si un « accident » survient, casse notre rythme habituel et arrête le sentiment de course permanente, nous nous mettons à regarder autour de nous, et nous nous découvrons heureux de respirer, de vivre, ou tout simplement de marcher dans la rue.

À chaque instant de notre vie, quoique nous fassions, le monde autour de nous vit et chacune de ses manifestations est unique.

On a demandé à un sage: « Tu puises de l’eau d’un puits, nous prenons de l’eau de ce même puits, en quoi ton action est-elle différente ? » Et le sage de répondre: « La différence est que je jouis dans mon action là où vous recherchez un but ».

Dans le travail d’autorégulation ce principe est essentiel; il est impossible de faire un travail énergétique ou de méditer tout en poursuivant un but sans se pénétrer de l’essence même de l’action. Seule une attention totale de chaque instant aux changements en cours donnera un essor à la connaissance de soi et à l’évolution personnelle. Si l’on poursuit un but en négligeant le processus en cours, on peut rester longtemps à la même place sans progresser et croire que le but est proche. En concentrant notre attention uniquement sur le but à atteindre, nous oublions d’enregistrer les progressions, et quelques fois malgré les efforts fournis nous restons piégés au même stade. 

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